Nous étions en août, et même le château n'était pas épargné par la chaleur... D'habitude lieu de fraîcheur, il se révélait même dans certaines pièces plus chaud que l'extérieur.
Errant au rez-de-chaussée, une idée venait de me traverser l'esprit.
* Quoi de mieux que du repérage de lieu, quand on s'ennuie ? *
La porte du grenier grinçait toujours autant. Aucun des objets ici n'avaient bougé. Aucun, sauf...
Je m'approchai du grand coffre, en bois de chêne, me semble-t-il.
Je me souvenais qu'il était fermé, lors de ma dernière visite.
Mais là, une clef était mise dans la serrure.
Le système aurait eu besoin d'un peu d'huile, mais le coffre s'ouvrit tout de même.
Je m'attendais à ce qu'il renferme des bijoux, des cartes, des papiers, des bibelots, ce genre de choses...
Dans un sens, je n'avais pas tort. Ce coffre contenait une simple feuille,
sur laquelle était écrit : " Plutôt mourir que de laisser la vie me
descendre. "
Je souris en la lisant, je commençai à rigoler sérieusement, maintenant, mais là...
Je me roulai par terre.
* Tu ne devrais pas, tu vas te sâlir, avec toute cette poussière... *
Sauf que je n'arrivais pas à m'arrêter.
Finalement, au boût d'une bonne minute, mon rire partit, allant conquérir quelqu'un d'autre.
Je me relevai, m'époussetai un instant, fermai le coffre en remettant la feuille à sa place.
Cette phrase-là, je n'allais pas l'oublier de si tôt.
Rien que d'y penser, je souriais toute seule.
Je repris mon exploration.
Rien n'avait changé, à part le coffre qu'on avait légèrement déplacé vers la droite.
Mais, dans le fond du grenier, un grand truc éveillait mon attention.
Il n'était pas visible depuis la porte, m'empêchant de le voir au premier regard.
Il était recouvert d'un drap, et d'après la poussière dessus (quasiment
inexistante), je pûs en conclure qu'il avait été placé là il n'y a pas
si longtemps.
Je soulevai le drap, et dessous, se cachait un grand miroir.
Des tâches étaient apparues, un peu partout. Les pieds, probablement recouverts d'or, évoquaient des pattes de lion...
J'entrepris de me recoiffer, après avoir joué la ramasseusedepoussière par terre.
Mais en face de moi, dans le miroir, ce n'était pas moi.
Une fillette un peu plus jeune que moi était là, et me regardait dans les yeux.
Ses yeux à elle étaient bleus et grands, comme si elle avait peur. Ses
cheveux , relevés légèrement sur chaque côtés de sa tête par une petite
épingle, étaient d'un noir de jais, et étaient légèrement bouclés.
Son teint était d'une pâleur de mort.
Elle ouvrit la bouche, comme pour crier, pour hurler, pour mourir...
Je me regardai, les yeux grands ouverts, comme si j'avais vu quelqu'un d'autre que moi dans ce miroir.
Augen Auf, Omph!.