Nous étions en juillet, le soleil avait pris rendez-vous avec nous, et la chaleur était également de la partie.
Mais dans les murs du château, la chaleur n'entrait pas, comme si elle avait peur.
Je frappai à la porte d'un des salons, que je n'avais pas encore visité.
Comme personne ne répondait (je m'y attendais...), j'ouvris la porte, et pénétrai dans un salon de style baroque, bien que les meubles soient du style années 1900.
Le parquet, au sol, était ciré, et reflétait la lumière du soleil qui entrait par de grandes fenêtres blanches. Les murs étaient recouverts de marbre blanc, mais qui avaient perdu leur blancheur immaculée, probablement à cause du temps.
Des fauteuils de cuir brun encerclaient une petite table basse en chêne, sur laquelle était posée une photo...
Je m'approchai, et remarquai que la photo représentait le château. Elle semblait dater d'au moins une cinquantaine d'années, car elle était en noir et blanc. Mais surtout, elle était déchirée en son milieu, comme si quelqu'un n'avait plus voulu entendre parler de ce château...
Les portraits au mur représentaient des personnes que je ne connaissais pas, probablement des propriétaires.
Un des tableaux retint mon attention, alors qu'il n'était pas le plus beau. Il représentait un homme, soixante ans tout au plus, avec un regard doux. Mais sa bouche exprimait une douleur immense. Ses cheveux étaient grisonnants, et une larme perlait au coin de son oeil droit. De grandes rides creusaient des sillons autour de ses yeux couleur de l'océan.
Je me détournai de son regard pour voir s'il y avait un nom, une date. Rien.
Je fixai encore quelques instants ce regard intelligent mais triste, et me détournai. Si seulement je savais comprendre...
Je m'assis sur un des fauteuils, mis mes écouteurs sur mes oreilles et allumai mon baladeur.
Une mélodie douce résonna dans ma tête, dura quelques secondes, puis une immense puissance s'éleva. Je remuai les lèvres, sans faire aucun son.
Je restai là, jusqu'à ce que la batterie me lâche.
Je me levai, jetai un dernier regard aux tableaux qui m'avaient obersvée, et partit. Fermant la porte au mystère de cet homme muet.